"Dieu est humble et le plus humble de tous les êtres. Le P.Varillon parle aussi aux Athées
" Un regard qui signifie " je vaux plus que toi " ne peut pas dire " je t’aime ".
Quelle puissance ne faut-il pas à Dieu pour que l’amour en lui soit sans condescendance ! Une puissance qui est un insondable mystère. Jésus nous la révèle quand il lave les pieds des siens, sans feinte ni faux- semblant : son geste dit en vérité comment Dieu aime. "
"Dieu est humble et le plus humble de tous les êtres." Méditant sur ce qu'est l'amour, le jésuite était arrivé à la conclusion qu'"un véritable amour ne domine pas, n'écrase pas, qu'un véritable amour est humble", comme l'explique le Père Bernard Housset. Et "si un amour est tout-puissant il ne peut humilier personne, il est donc éminemment humble".
"Ce qui est au cœur de Dieu est une puissance d'effacement de soi." Un effacement de l'amour pour que l'autre grandisse : voilà qui est essentiel à la pensée de François Varillon. Lui qui avait été fortement marqué par l'interprétation du lavement des pieds par le mystique Maurice Zundel (1897-1975).
"Le Christ est à genoux devant chacun de nous en tant qu'homme, mais aussi en tant que Dieu, précise le Père Housset, Dieu est à genoux devant chacun de nous pour nous faire atteindre la taille de son fils, la plénitude de son fils."
« Quand. Il fut proche, à la vue de la ville, de Jérusalem il pleura sur elle ..
« Ah ! Si en ce jour tu avais compris, toi aussi, le message de paix ! Mais maintenant encore il demeure caché à tes yeux. Oui, des jours vont fondre sur toi où tes ennemis t’environneront de retranchements. »
La souffrance de Dieu
Puisant dans ses rencontres avec des personnes athées, François Varillon a compris la nécessité de combattre l'image d'un Dieu magique. "Il était très préoccupé de montrer aux athées qu'il a connus que Dieu ne fait pas les choses à notre place." Comme le dit le Père Housset, "Dieu nous invite à prendre nos responsabilités" il "veut que nous construisions l'humanité qu'il désire". Une vision qui rejoint cette prière d'Etty Hillesum (1914-1943) : "Je vais t'aider, mon Dieu, à ne pas t'éteindre en moi, mais je ne puis rien garantir d'avance. Une chose cependant m'apparaît de plus en plus claire : ce n'est pas toi qui peux nous aider, mais nous qui pouvons t'aider - et ce faisant nous nous aidons nous-mêmes."
Mais si le Dieu des chrétiens n'est pas un Dieu magique qui nous préserve de la souffrance, pourquoi donc croire en Dieu ? Peut-on se demander. C'est que "Dieu souffre de nos souffrances." Il y a là un grand mystère au cœur de la foi chrétienne. C'est tout le sens de l'incarnation : un Dieu venu sur terre tout éprouver de la condition humaine.
Belle fin d'Après-midi ! Courage à ceux qui souffrez